Hanoi, 13 Septembre 2009.
Hanoï : 4 millions d’habitants fourmillent en ce début d’après-midi sous une chaleur écrasante, comme chaque jour d’ailleurs. Des milliers de mobylettes et motos arpentent les rues à toute allure dans une cacophonie de klaxons indescriptible. Ici, tous les sens sont mis à rude épreuve. A peine arrivé ici et j’ai déjà envie de vous conter Hanoï, l’histoire de la ville la plus gracieuse, la plus exotique d’Asie du Sud-Est…
L’asie du sud-est vit à quatre cent à l’heure
Le décalage est énorme. La sobriété de nos villes européennes est, depuis quelques temps, oubliée mais en arrivant ici, personne ne peut certifier avoir eu un jour des repères : mes cinq sens en sont totalement retournés.
Comment arriver à se mouvoir dans le dédale de ces ruelles au milieu de toute cette agitation sans en perdre la vue ? Comment, dans ce bourdonnement constant de klaxons, ne pas endommager l’ouïe ?
Comment ne pas perdre le sens du toucher en faisant glisser ses doigts sur toutes ces parures en soie ? Comment ne pas faire défaillir l’odorat dans ces marchés aux mille saveurs : les mangues bien mûres côtoyant les fruits du dragon et autres tomates bien rouges ? Comment enfin ne pas renverser le sens du goût en se goinfrant de toutes ces spécialités gastronomiques : nems et autres rouleaux de printemps ? Comment ne pas être complètement égaré sans aucun point de repère ?
Toutes ces questions! Ma tête est épuisée, Hanoï me fatigue.
L’indochine et les vestiges de la colonie française
J’ai besoin de souffler. Je dois renouer avec mes sens. Ce café, vestige du passage des colons français des années quarante, me remettra probablement les pieds sur terre et les yeux en face des trous… Ce bistrot de Hanoï me rappelle mes origines. Ce petit bout de France en plein milieu du Vietnam… est même ressenti jusque dans l’intonation du patron. Ce vieillard de 78 ans me demandera avec mon amie Margo dans un français admirable « De quel pays êtes-vous ? » Ce papy nous expliquera plus tard qu’il avait appris le français à Hué (Centre du Vietnam) dans les années 1940-45 mais qu’aujourd’hui « il a tout oublié… ».
Très touché par ces mots, je suis nostalgique de mon pays, de ma famille et de mes amis… Heureusement, demain Jenny une amie de France arrive avec un échantillon de chez nous : du saucisson, du fromage et une bouteille de Bourgogne. De quoi renouer complètement avec tous mes sens…